Mais que mange le phoque, à part nos palmes ?

Plusieurs membres du Gissacg ont pu avoir, à la Fête des sciences des 5-6 octobre,  une réponse « éclairée et éclairante » lors de la conférence de Pascal Provost (conservateur de  la réserve nationale des 7 iles – LPO)  sur l’alimentation des oiseaux marins et phoques gris.

Etudier le régime alimentaire de ces prédateurs dit supérieurs donne, entre autres,  des indications sur l’état de santé de l’éco-système. Et ce régime de poissons et céphalopodes est très varié comme le montrent les 2 diapo suivantes :

cf prez complète sous fds 2019

En bref, quelques  points saillants  sur cette faune de nos 7 iles, que nous côtoyons en levant la tête quand on plonge (pas toujours facile 😉 :

  • 22 000 couples de fous de bassan uniquement sur l’ile Rouzic ;  ils rayonnent sur 120km pour pêcher et peuvent plonger jq’à 6m
  • le fou de bassan a un seul poussin par an mais sa durée de vie est longue de 20 à 30 ans. Avec une maturité sexuelle tardive, le succès de sa reproduction est très variable d’une année sur l’autre (entre 20% à 80% de jeunes à l’envol ?) selon la qualité de leur alimentation ( qui dépend aussi de la visibilité gênant plus ou moins la pêche) et la dureté de la  météo hivernale
  • 150 à 200 couples de macareux seulement
  • le macareux rayonne sur 50-60 km pour attraper, ici, les lançons et sardines qu’il préfère
  • les macareux nichent dans un terrier de 2m de longueur et ont 3 poussins sur les 3 iles avec les autres alcidés (guillemots et pingouins) et pétrel, océanite tempête, puffin des anglais
  • le cormoran huppé rayonne sur 10 à 30 km et plonge jq’à 30-40m de fond
  • 1ere nursery en France de phoques gris avec ~40 bébés/an
  • le phoque gris  consomme 3 à 4% de son poids sur un secteur de pêche d’environ 30 km. Les études menées sur son bol alimentaire  n’ont pas porté sur la place des crustacés dans celui-ci. S’il est certain que le phoque ne s’en prive pas, il semblerait cependant que cela ne soit qu’occasionnel.
  • les phoques gris peuvent parcourir des centaines de kilomètres,  se déplacer entre les 7 iles, la mer d’Iroise (Molène, Ouessant… ) et les iles britanniques d’après des  balises, et traverser la manche en ~24 h
  • toutes les proies n’ayant pas la même valeur énergétique (par ex. celle de la seiche < congre < sardine), ces « prédateurs » doivent tous choisir entre des espèces faciles à pêcher mais peu énergétiques et d’autres moins faciles à capturer mais d’apports bien plus énergétiques.

Nous (Thierry O, Hélène, Isabelle, JC, Gwen, Nath) avons eu la chance de pouvoir continuer à discuter avec cet homme passionné. A suivre pour de futurs échanges peut-être entre la LPO et le GISSACG …

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